Comment booster notre énergie pour augmenter notre immunité anti-Covid ?
En ce début janvier, pour lutter contre les infections de toutes sortes, il faut à tout prix renforcer notre terrain et se constituer une armée de soldats efficace face aux virus.
Ces soldats sont les globules blancs. Il en existe de plusieurs sortes mais tous ont quasi les mêmes besoins pour pouvoir terrasser l’ennemi. L’énergie ! « L'énergie est le nerf de la guerre pour pouvoir faire face à une attaque ; c'est-à-dire fabriquer des anticorps et multiplier les globules blancs » rapelle le Dr Jean-Pierre Curtay, nutrithérapeute.
Pour entretenir son énergie (sans elle le corps ne peut rien faire), il faut maintenir sa masse musculaire l’un des réservoirs de la glutamine, indispensable à la fabrication des globules blancs ; bien respirer pour un apport optimal d’oxygène aux cellules ; réduire les sucres rapides qui bloquent les défenses immunitaires ; veiller à un bon sommeil durant lequel les anti corps sont produits ; enfin s’assurer d’un apport quotidien en catalyseurs chimiques nécessaire pour produire de l’énergie. Et ainsi lutter efficacement à titre préventif contre la covid et les attaques virales.
Respirer pour alimenter mitochondries et globules blancs
Chacune de nos cellules peut compter plusieurs milliers de mitochondries particulièrement celles des muscles cardiaques. Mais pour bien fonctionner ces mitochondries désignées souvent comme les centrales énergétiques de nos cellules, doivent être en grand nombre et en bonne santé. Or plus on pratique d’activités physiques, plus on multiplie le nombre de mitochondries , donc plus on fournit d’énergie à notre système immunitaire. Et mieux on respire, plus on assure à celles -ci l’approvisionnement nécessaire en oxygène. Car respirer à fond, pleinement en remplissant tout à tour la cavité ventrale, thoracique puis claviculaire permet d’apporter l’oxygène nécessaire aux cellules. En retour ces mitochondries en bonne santé peuvent brûler les sucres et les graisses qui leur servent de carburant et ainsi se débarrasser des surcharges et déchets de la cellule. Enfin respirer à fond permet aussi d’alimenter en oxygène nos globules blancs, dont les besoins en cas d’attaque virale sont multipliés par 50, prévient le Dr Jean Pierre Curtay, nutrithérapeute.
Les muscles, réserve de la glutamine

Cet acide aminé est indispensable à la fabrication des anticorps produits par les globules blancs. Son apport est assuré par une alimentation riche en protéines (poisson, volailles, légumineuses, noix, blancs d’œufs…). Mais aussi par nos muscles où il est synthétisé puis stocké. En augmentant notre capacité musculaire, on augmente donc aussi nos capacités de défense. Et plus il y a de virus à affronter, plus nos capacités de défense sont sollicitées, plus les besoins en glutamine sont importants. A contrario toute perte de la masse musculaire s’accompagne d’un risque accru d’infection. Un fait qui n’est pas à négliger chez les personnes âgées ou les personnes ayant subi une hospitalisation. On estime qu’en 10 jours, un individu en bonne santé peut perdre 5 % de sa masse musculaire, jusqu’à 18 % s’il est en soins intensifs. Apport quotidien en glutamine à chaque repas par une alimentation adéquate et activités physiques sont nécessaires pour préserver notre immunité.
Chasse aux sucres rapides et aux repas lourds
L’hiver doit tout particulièrement être accompagné d’une alimentation pauvre en sucres et graisses saturées qui ralentissent la réponse immunitaire. Ainsi l’étude menée par l’université californienne de Loma Linda a-t-elle démontré qu’après 8 morceaux de sucre ingérés (l’équivalent d’une canette de boisson sucrée), la capacité de phagocytose de la charge virale par les macrophages (une catégorie de globules blancs en première ligne) diminue de 35 % pendant plusieurs heures. Et si l’on multiplie cette consommation par trois, soit 24 morceaux de sucre, la phagocytose diminue de 97 %.
Par ailleurs ces sucres rapides constituent un carburant de choix des bactéries pathogènes et des virus et entraînent leur prolifération. Leur consommation doit être la plus faible possible tout particulièrement en période d’attaque virale.
On a découvert également que les mitochondries sont saturées après un repas trop copieux. Transformer les nutriments en ATP (l’énergie du corps) devient alors pour elles beaucoup plus laborieux. Il est donc important de faire des repas légers et fractionnés afin que nos cellules puissent assurer leur travail de nettoyage, recyclage des déchets, production d’énergie… Autant de fonctions qui nous permettent de nous sentir bien toute la journée.
Un sommeil réparateur
Le sommeil est un moment privilégié où le système immunitaire est en pleine action : les lymphocytes B produisent alors les anticorps nécessaires. Bien dormir, au minimum huit heures par nuit aiderait le système immunitaire à fonctionner et à se renouveler. Selon des chercheurs allemands de l’université de Tübingen, trois heures sans sommeil suffisent à réduire de manière significative les capacités des lymphocytes T (une famille de globules blancs) à nous défendre contre les agressions. Cette équipe a découvert que certaines hormones telle que l'adrénaline, empêchent les lymphocytes T d'activer leurs intégrines après avoir reconnu une cellule infectée par un virus et de la tuer. Or, les taux d'adrénaline chutent lorsque le corps est endormi ce qui permettrait aux intégrines d’agir. À l’inverse, des prélèvements sanguins réalisés sur des sujets en manque de sommeil ont montré des niveaux d'activation immunitaires significativement plus bas que chez des sujets reposés.
Combler ses carences

-Les globules blancs ont besoin de la Vitamine D pour se multiplier et se différencier. Or 80 % de la population est en déficit. Si la Vit D est principalement produite par notre peau sous l’effet du soleil, elle est également fournie dans une moindre mesure par notre alimentation : poisson gras (maquereaux, saumon, thon…) et huile de krill. La dose minimale recommandée pour booster ses défenses immunitaires est généralement supérieure aux doses jusqu’à présent conseillées : 4000 UI par jour pour les adultes, 2000 UI pour les jeunes enfants et 1000 UI pour les nourrissons. Bien que supérieures à celles recommandées par les autorités sanitaires, ces doses sont très inférieures à la dose toxique qui est au minimum de 10 000 UI par jour, sur de longues périodes. Le plus simple est de demander un dosage sanguin de la vitamine D (moyenne optimum entre 50 à 60 ng/ml) à votre médecin qui selon le résultat décidera d’une supplémentation.
- Idem pour le zinc, l’un des grands catalyseurs de l’organisme. Sans celui-ci l’ADN, y compris celle qui permet de produire les cellules immunitaires, donc nos anticorps, ne peut se dupliquer. 40 % de la population serait en déficit. Dans ce cas 15 à 30 mg/ jour sont recommandés par le Dr Jean-Pierre Curtay. Les principales sources sont les huîtres, crustacés, poissons, œufs, viandes…
- La Vit C est une des armes anti-infectieuses. Elle aide à la synthèse des anticorps et recycle le glutathion oxydé par les substances corrosives sécrétées par les globules blancs face au virus. Or le glutathion est un anti- oxydant majeur qui sert aussi « d’allumeur » des globules blancs. Sans lui les globules blancs ne fonctionnent pas.
- Le magnésium intervient sur plus de 300 réactions chimiques dans l’organisme. Il agit aussi tout particulièrement sur notre système immunitaire en permettant la synthèse des immunoglobulines. 3 Français sur 4 sont en déficit de magnésium (source INSERM - étude SU.VI.MAX). Les besoins quotidiens définis par l’OMS sont de 6 mg/kg/jour soit 120 mg/jour pour un enfant de 20 kg, 360 mg/jour pour une femme de 60 kg, 420 mg/jour pour un homme de 70 kg. Mais en situation de stress, il faut monter à 900 à 1000 mg/ jour.
- Le Q 10, co-enzyme issue du cholestérol et indispensable au bon fonctionnement des mitochondries est un booster de celles-ci et donc participe au bon état de notre immunité. Car répétons-le, sans mitochondrie, pas d’énergie. Sans énergie pas de production d’anti- corps. Le Q10 ralentit la production de radicaux libres produits par les mitochondries. Il est donc un puissant antioxydant qui diminue l’inflammation de l’organisme. Mais son taux diminue avec la sédentarité et l’âge. Ne pas hésiter à en parler à votre médecin ou naturopathe qui évaluera la nécessité de se complémenter en Q 10. Celui-ci doit être pris sous forme d’ubiquinol, directement efficace. Et non sous forme d’ubiquinone qui pour être actif nécessite de mobiliser d’autres anti- oxydants dans l’organisme.